À la lecture des rapports de coroner résultant des accidents plus haut détaillés, on constate que les défauts semblent provenir en partie de l’étape de la construction dans les deux cas. Étant construits dans les mêmes années, leur construction à cette époque n’était pas soumise au Code national du bâtiment ou au Code de construction que nous connaissons aujourd’hui. Vu l’évolution des normes, nous proposons à la Ministre la possibilité de considérer, dans le cas d’immeubles plus récents ayant été soumis à des normes de construction plus serrées, d’autres intervalles d’inspection, plus longs au départ, mais qui pourraient être raccourcis proportionnellement à l’augmentation de l’âge du bâtiment. Il serait notamment possible d'y prévoir des alternatives selon les matériaux utilisés, car il est reconnu que certains éléments se comportent différemment dans le temps dans une structure.
Également, il semble plutôt rare que les ingénieurs aient l’entière surveillance des travaux de construction. Toutefois, nous croyons que la rédaction d’un rapport final de l’ingénieur ayant surveillé les travaux et répondant aux mêmes exigences que celles d’une vérification approfondie pourrait contribuer à l’augmentation de la qualité de nos immeubles dès le départ. Bien que la présence de l’ingénieur ou de l’architecte sur les chantiers augmenterait le coût des travaux, cette dépense en vaudrait-elle le coût pour s’assurer d’un immeuble de qualité, si cela permettait d’espacer les délais d’inspection subséquents?
Ensuite, nous apprécierions une politique cohérente pour aider les propriétaires d’immeubles locatifs, plus spécifiquement, à assumer les coûts reliés à de telles inspections. Il s’agit d’un fardeau financier additionnel, qui n’augmentera généralement pas la valeur des immeubles, ne s’agissant pas d’améliorations locatives. Nous croyons que les propriétaires devraient être en mesure de tenir compte de ces coûts dans le calcul du coût des loyers.
Notons d’autre part qu'il peut être préférable d'investir à certaines périodes déterminées pour avoir un immeuble en ordre et sécuritaire que de subir des tragédies qui peuvent au final coûter cher à plusieurs niveaux aux propriétaires et gestionnaires d'immeubles. Espérons tout de même que le gouvernement comprendra l'ampleur des dépenses que les propriétaires ont à assumer et prendra les mesures qui s'imposent pour éviter de mettre en péril le parc immobilier locatif québécois et pourra tenir compte de la situation particulière des immeubles détenus en copropriété divise.