La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 4½ %. Le taux officiel d’escompte demeure à 4¾ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 4½ %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.
Dans de nombreux pays, l’inflation diminue sous l’effet des prix plus bas de l’énergie, de la normalisation des chaînes d’approvisionnement mondiales et du resserrement de la politique monétaire. En même temps, les marchés du travail restent tendus et les mesures de l’inflation fondamentale dans bon nombre d’économies avancées laissent entrevoir des pressions persistantes sur les prix, surtout ceux des services.
La croissance économique a été plus forte que prévu à l’échelle mondiale. Aux États-Unis et en Europe, la croissance a dépassé les attentes, mais elle devrait fléchir à mesure que la politique monétaire plus restrictive continue de se répercuter sur ces économies. Les récentes tensions dans le secteur bancaire américain ont resserré davantage les conditions de crédit. Un ralentissement significatif de la croissance aux États-Unis est attendu au cours des prochains mois, surtout dans les secteurs importants pour les exportations canadiennes. Parallèlement, l’activité économique a rebondi en Chine, surtout pour ce qui est des services. Dans l’ensemble, les prix des produits de base sont près de leurs niveaux de janvier. La Banque prévoit, dans son Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’avril, une croissance mondiale de 2,6 % cette année, de 2,1 % en 2024 et de 2,8 % en 2025.
Au Canada, la demande continue de dépasser l’offre et le marché du travail reste tendu. La croissance au premier trimestre apparaît supérieure à la projection de janvier, les exportations ayant bondi et la consommation ayant affiché une solide progression. Même si l’enquête sur les perspectives des entreprises menée par la Banque donne à penser que les pénuries aigües de travailleurs commencent à s’atténuer, la progression des salaires est encore élevée par rapport à celle de la productivité. La forte expansion démographique augmente l’offre de main-d’œuvre et favorise la croissance de l’emploi tout en stimulant la consommation globale. L’activité sur le marché du logement demeure faible.
La consommation devrait se modérer cette année, à mesure que davantage de ménages renouvelleront leur prêt hypothécaire à des taux plus élevés et que la politique monétaire restrictive se répercutera sur l’économie dans son ensemble. La Banque s’attend à ce que la diminution de la demande étrangère freine les exportations et les investissements des entreprises. En général, la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait être faible pour le reste de l’année avant de se renforcer peu à peu l’an prochain. Cela implique que l’économie commencera à afficher une offre excédentaire durant la seconde moitié de 2023. La Banque prévoit que l’économie canadienne progressera de 1,4 % cette année et de 1,3 % en 2024, avant d’atteindre 2,5 % en 2025.
L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) est descendue à 5,2 % en février, et les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque se situaient juste au-dessous de 5 %. La Banque s’attend à ce que l’inflation mesurée par l’IPC diminue rapidement pour s’établir autour de 3 % au milieu de l’année, et baisse ensuite plus graduellement pour revenir à la cible de 2 % à la fin de 2024. Des données récentes renforcent la perspective du Conseil de direction selon laquelle l’inflation continuera de diminuer au cours des prochains mois. Cependant, il pourrait s’avérer plus difficile de ramener l’inflation à 2 % parce que les attentes baissent lentement, que l’inflation des services et la croissance des salaires demeurent élevées, et que les pratiques de fixation des prix des entreprises ne se sont pas encore normalisées. Dans la formulation de la politique monétaire, le Conseil de direction s’intéressera particulièrement à ces indicateurs, et à l’évolution de l’inflation fondamentale, pour évaluer la progression de l’inflation mesurée par l’IPC vers la cible.
À la lumière de ses perspectives concernant la croissance et l’inflation, le Conseil de direction a décidé de maintenir le taux directeur à 4½ %. Le resserrement quantitatif continue de compléter cette posture restrictive. Le Conseil de direction continue d’évaluer si la politique monétaire est assez restrictive pour atténuer les pressions sur les prix et demeure prêt à relever encore le taux directeur si nécessaire afin de ramener l’inflation à la cible de 2 %. La Banque reste déterminée à rétablir la stabilité des prix pour les Canadiennes et les Canadiens.