La ville de Vancouver semble vouloir prendre un virage différent face aux promoteurs immobiliers et voulait les aider à construire plus pour réduire les impacts de la crise du logement.
En effet, le conseil municipal de Vancouver a déposé un rapport qui propose de "modifier le programme pilote de logements à louer pour les personnes à revenus moyens (MIRHPP), lancé en 2017.
Par revenus moyens, le programme vise les ménages aux revenus situés entre 30 000 et 80 000 $ par année.
Ces modifications comprennent des augmentations de loyer d'environ 20 % comme suit :
- Studio : 1,135 $ (actuellement 950 $);
- Appartement d’une chambre : 1,303 $ (actuellement 1,200 $);
- Appartement de deux chambres : 1,818 $ (actuellement 1,600 $);
- Appartement de trois chambres : 2,447 $ (actuellement 2,000 $).
Il serait possible d’augmenter les loyers lors de changement de locataires.
Le rapport souligne que le programme visant à proposer des logements à louer sous les prix du marché, a, au fil des années, suscité de moins en moins d’intérêt de la part des promoteurs et constructeurs immobiliers."
L'Association des Propriétaires du Québec (APQ) incite le Gouvernement du Québec à prendre note de ce rapport et de suivre l'évolution et les décisions qui seront prises par la ville de Vancouver.
Le désintérêt des promoteurs face aux immeubles locatifs touche le Québec aussi. Il faut construire plus mais construire bien et ensemble.
Augmenter l'offre est une priorité et le rapport "Rapport sur l’offre de logements" d'Octobre 2023 de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) confirme cet élément :
"À Montréal, on construit généralement un plus grand nombre d’immeubles de petite taille et de faible hauteur qu’à Toronto et à Vancouver. Vu que ces immeubles
sont petits, leur planification et leur construction exigent moins de temps.
Ainsi, la baisse des mises en chantier à Montréal reflète davantage la détérioration récente des conditions financières.
• Le niveau élevé de la construction d’appartements ne sera sans doute pas durable puisque les promoteurs doivent composer avec plusieurs problèmes (dont la hausse des coûts de construction et des taux d’intérêt).
• Il est primordial d’augmenter fortement la productivité du secteur de la construction pour résoudre à long terme la crise de l’abordabilité et de l’offre de logements au
pays. Le niveau de construction demeure trop faible.
Au premier semestre de 2023, la forte croissance des mises en chantier à Toronto et à Vancouver a été en grande partie contrebalancée par les baisses dans les autres centres, notamment un recul important à Montréal.
RMR Montréal : Mise en chantier au 1e semestre 2023 de 5 204 appartements, -57 % à la même période l’an dernier.
Le nombre de mises en chantier n’a jamais été si bas à Montréal au premier semestre depuis 26 ans.
On le voit bien seuls promoteurs seuls ne peuvent pas augmenter l'offre de logements et surtout des logements dits "abordables" sans aide.
Avec les récentes annonces du gouvernement fédéral et québécois, il faudra attendre quelques mois pour voir l'impact réel de ces mesures.
Mais l'augmentation des seuils pour le loyer abordable nous apparait comme un outil de plus qui devrait être mis en action.
Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2015281/logement-revenus-moyens-vancouver-location