Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), la tendance des mises en chantier d’habitations au Canada se chiffrait à 226 777 en décembre, comparativement à 226 178 en novembre. Cette tendance correspond à la moyenne mobile de six mois du nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé (DDA) de mises en chantier d’habitations.
« Malgré la variation de l’activité régionale, la tendance nationale des mises en chantier d'habitations est restée stable, à son sommet de 2008, a déclaré Bob Dugan, économiste en chef à la SCHL. Les mises en chantier en milieu urbain d’appartement ont augmenté de 6,2 % en 2017 par rapport à 2016. »
Faits saillants du mois décembre
Victoria
Dans la région métropolitaine de Victoria, les mises en chantier d'habitations ont terminé l’année 2017 à un sommet historique. La majorité des unités commencées sont des logements collectifs. Le nombre élevé de mises en chantier sur le marché locatif a fait monter le cumul annuel global à son plus haut niveau depuis 1976. Les données de décembre 2017 reflètent cette tendance, le nombre de logements collectifs commencés ayant augmenté de 70 % par rapport à décembre 2016. Le marché de l’habitation de la région de Victoria a connu une solide croissance des prix et une surchauffe durant toute l’année, ce qui a fortement incité les constructeurs et les promoteurs à entreprendre de nouveaux chantiers.
Vancouver
Dans la RMR de Vancouver, les mises en chantier d'habitations se sont accrues en décembre 2017 par rapport au mois précédent, celles de logements collectifs ayant touché un de leur plus haut niveau mensuel de l’année. Plus particulièrement, les mises en chantier d’appartements en copropriété ont été élevées à Vancouver, Richmond et Coquitlam, car la faiblesse de l’offre sur le marché de la revente a continué de stimuler la construction. Même si le nombre total de mises en chantier d’habitations a été plus faible en 2017 qu’en 2016, à cause des contraintes de main-d’œuvre et de matériel, la construction résidentielle est demeurée vigoureuse d’un point de vue historique, car la demande de logements est encore forte.
Calgary
La tendance des mises en chantier d’habitations a diminué en décembre 2017, car le rythme de la construction de maisons individuelles et de logements collectifs a ralenti comparativement au mois précédent. Malgré la baisse de la tendance, le nombre réel de logements mis en chantier en 2017 dépasse de 25 % celui de 2016. Le marché de l’habitation de Calgary est en train de se remettre du ralentissement économique. La confiance des consommateurs et la conjoncture du marché du travail se sont améliorées, tandis que la population a continué d’augmenter. Ces facteurs ont contribué à soutenir la demande de logements neufs.
Winnipeg
Dans la RMR de Winnipeg, la modération de la tendance des mises en chantier d'habitations au deuxième semestre de 2017 a pris fin en décembre, mois où l’activité s’est accrue par rapport à novembre dans les segments des maisons individuelles et des logements collectifs. Le nombre réel de mises en chantier d'habitations a plus que doublé en décembre en regard du même mois en 2016, surtout grâce à la hausse observée du côté des logements collectifs, plus particulièrement des appartements. Les mises en chantier de maisons individuelles aussi se sont fortement accrues en glissement annuel. La construction résidentielle a connu en 2017 sa meilleure année enregistrée par la SCHL depuis la fin des années 1980, le marché de Winnipeg ayant été soutenu par la stabilité de l’emploi, la croissance des salaires et l’afflux record de migrants en 2016. De plus, l’imposition de nouveaux droits d’aménagement à Winnipeg a contribué à l’accélération des mises en chantier d'habitations dans la ville au premier semestre de 2017.
Belleville
En décembre, les constructeurs de Belleville ont coulé les fondations de 104 habitations, un total mensuel inégalé depuis février 2009. La moitié sont des appartements locatifs – de nouvelles unités qui feront croître l’offre, insuffisante sur le marché. En effet, le taux d’inoccupation des appartements à Belleville diminue depuis 2013; il est tombé à 2,2 % en 2017. Le cumul des mises en chantier d’habitations a atteint en 2017 son plus haut niveau depuis 1990, grâce à la hausse du nombre de maisons individuelles et d’appartements commencés durant l’année.
Grand Sudbury
Dans la RMR du Grand Sudbury, 10 habitations ont été mises en chantier en décembre, ce qui porte le total de l’année à 195, le plus faible à être enregistré depuis 2001. Cette année décevante s’explique par les faibles perspectives d’emploi chez les groupes d’âge les plus jeunes – ceux de 15 à 44 ans – et par le bilan migratoire négatif qui s’en est suivi dans ces cohortes. La concurrence livrée par le marché équilibré de la revente est un autre facteur qui a limité la construction résidentielle en 2017.
Ottawa
Dans la RMR d’Ottawa, les mises en chantier d'habitations ont connu leur meilleur mois de décembre depuis 2009, surtout grâce au segment des appartements locatifs traditionnels. En 2017, les mises en chantier d'appartements ont été réparties également entre le marché locatif primaire et le marché des copropriétés, et elles ont plus que doublé par rapport à 2016. Le nombre total de mises en chantier d'habitations à Ottawa a atteint son plus haut niveau depuis 2002, soit presque 7 500. La vitalité des facteurs économiques et démographiques fondamentaux a stimulé la demande en 2017, ce qui a poussé les constructeurs à accroître leur production.
Toronto
Dans la RMR de Toronto, le rythme de la construction résidentielle est resté pratiquement inchangé en 2017 : près de 39 000 logements ont été commencés, soit 0,7 % de moins qu’en 2016. La demande de logements neufs a été vigoureuse, puisqu’elle a continué d’être soutenue par l’amélioration de l'emploi et la forte migration. Par contre, les problèmes d’abordabilité, le resserrement des règles de l’assurance prêt hypothécaire, l’écart de prix grandissant entre le neuf et la revente, et l’offre de logements existants – plus abondante que celle d’unités neuves – ont pesé sur les mises en chantier de maisons individuelles, dont le nombre a diminué de 14 % par rapport à 2016. Vu l’escalade des prix des habitations, les acheteurs continuent d’être de plus en plus nombreux à choisir des logements et des secteurs relativement abordables, comme les maisons en rangée et la ville Brampton. Les mises en chantier d’appartements en copropriété ont diminué de 5 % comparativement à 2016, mais elles continuent de dominer le secteur de la construction résidentielle, grâce à la forte demande provenant des acheteurs sensibles aux prix et des investisseurs.
Québec RMR
L’activité de construction résidentielle a été forte en 2017 dans la région de Québec. Au total, 6 640 mises en chantier d’habitations ont été enregistrées, soit une hausse de 39 % par rapport à 2016. Cette augmentation s’explique par le démarrage tout au long de l’année de plusieurs grands ensembles d’appartements.
En particulier, la construction de logements locatifs traditionnels s’est maintenue à un rythme historiquement élevé, avec plus de 2 500 unités mises en chantier. De plus, le segment des résidences pour personnes âgées s’est démarqué avec un niveau record de 1 334 unités. Le dynamisme du marché du travail et les besoins et préférences des ménages plus âgés semblent avoir stimulé la demande d’appartements dans la région, mais la prudence est de mise puisque la croissance rapide de l’offre pourrait surpasser cette demande.
Montréal
La RMR de Montréal a conclu l’année avec 24 756 mises en chantier, un niveau élevé par rapport aux dernières années. De ce nombre, environ 19 400 étaient des appartements (locatifs et copropriétés), un niveau sans précédent depuis la fin des années 1980. Plusieurs éléments peuvent d’ailleurs expliquer cet engouement : la diminution du stock de copropriétés neuves et existantes à vendre sur le marché, la densification du territoire, ainsi que la diminution du taux d’inoccupation sur le marché locatif montréalais.
Halifax
En décembre, les mises en chantier d’habitations ont suivi une tendance à la hausse à Halifax, tant dans le marché des maisons individuelles que dans celui des logements collectifs. Après avoir ralenti pendant trois années de suite, les mises en chantier de maisons individuelles ont commencé à reprendre du rythme en 2016 et ont poursuivi cette tendance à la hausse tout au long de 2017, ayant conclu l’année avec une croissance de 30 %. Malgré cette poussée dans la construction de maisons individuelles, c’est la demande de logements locatifs qui, soutenue par la baisse des taux d’inoccupation, continue de dominer le marché de la construction résidentielle à Halifax, où plus de 2 000 appartements ont été commencés en 2017, en hausse de 16 % par rapport à 2016.
Île-du-Prince-Édouard
À l’Île-du-Prince-Édouard, la forte saison de la construction s’est prolongée un bon moment jusqu’en décembre. L’immigration vigoureuse des dernières années a stimulé la demande de logements dans la province, surtout dans la région de Charlottetown. Ainsi, les mises en chantier de maisons individuelles ont été propulsées à leur plus haut niveau depuis 2008. Au total, en 2017, les mises en chantier ont montré une hausse de 70 % par rapport à l’année précédente.
Étant donné la grande variabilité des chiffres estimatifs mensuels, la SCHL tient compte de la tendance, en plus du nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé, pour obtenir un portrait plus complet de l’état du marché de l’habitation canadien. Dans certaines situations, il pourrait être trompeur de n’analyser que les données désaisonnalisées annualisées (DDA), car les mises en chantier d’habitations sont alimentées surtout par le segment des logements collectifs, où l’activité peut varier beaucoup d’un mois à l’autre.
Au Canada, toutes régions confondues, le nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier d’habitations se situait à 216 980 en décembre, en baisse par rapport à celui de 251 675 enregistré en novembre. Dans les centres urbains, ce nombre a diminué de 15,1 % en décembre, pour s’établir à 198 132. Il a régressé de 22 % dans la catégorie des logements collectifs, pour se situer à 135 176, tandis qu’il a augmenté de 4,7 % du côté des maisons individuelles, où il s’est élevé à 62 956.
Dans les régions rurales, le nombre désaisonnalisé annualisé de mises en chantier d’habitations est estimé à 18 848.