Les ventes se sont stabilisées depuis le début de 2021, mais l’offre restreinte devrait continuer de faire monter les prix
Ottawa (Ontario), le 15 septembre 2021 – L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a révisé ses prévisions concernant les ventes résidentielles qui seront réalisées par l’entremise du système MLS® des chambres et associations immobilières canadiennes.
Depuis plusieurs années, un taux record d’immigration (sauf en 2020), de faibles taux d’intérêt et l’entrée progressive de la génération Y dans l’âge mûr ont grandement fait croître la formation de ménages et la demande de logements au Canada. Rappelons qu’avant le début de la pandémie de la COVID-19, le nombre d’inscriptions à l’échelle nationale était déjà à son plus bas en 14 ans et que, juste avant le premier confinement, on enregistrait moins de quatre mois d’inventaire à l’échelle nationale (marché favorable aux propriétaires-vendeurs).
La COVID-19 n’a qu’amplifié des tendances déjà présentes, augmentant le nombre d’achats d’une première propriété et de propriétaires choisissant de déménager afin de trouver l’endroit idéal où vivre en temps de pandémie. Parallèlement, bien d’autres propriétaires qui auraient peut-être mis leur propriété sur le marché en temps normal ont simplement repoussé le projet. Cette conjoncture a provoqué une hausse marquée des prix, tandis que l’offre a diminué davantage pour atteindre un creux historique. Mais bonne nouvelle : l’urgence et la frénésie du début de 2021 ont commencé à se dissiper, et le marché s’est légèrement stabilisé, toutes proportions gardées.
À l’heure actuelle, la plupart des indicateurs du marché de l’habitation semblent vouloir se stabiliser quelque part à mi-chemin entre les niveaux enregistrés avant et pendant la pandémie. Il y a toutefois une exception : l’offre de propriétés à vendre à la fin du mois continue d’atteindre des planchers records. Les marchés demeurent plus déséquilibrés que jamais, avec des conséquences inédites et imprévisibles pour le nombre et le prix des ventes.
Outre les inquiétudes liées à l’offre, la vaccination de masse et l’éventuelle reprise de nos vies et de l’économie, combinées à la migration et à l’immigration internationale qui suivront, ajoutent considérablement à l’incertitude des prévisions pour le reste de 2021 et 2022, du moins pour le moment. Il est difficile d’imaginer que ces facteurs n’exacerberont pas la demande. L’année 2021 s’annonce une année record pour les ventes résidentielles au Canada. Si on s’attend à ce que le nombre de transactions réalisées dans le système MLS® décline considérablement en 2022 par rapport à 2021, il devrait tout de même s’agir de la deuxième meilleure année jamais enregistrée pour les ventes résidentielles au Canada.
Autre risque prévisionnel : l’élection fédérale, où les propositions de solutions pour le marché de l’habitation ont pris une place importante. Il est encourageant de voir tous les grands partis chercher des solutions à long terme au problème de la pénurie de l’offre, mais cela montre bien qu’il n’y a pas de solution miracle Quiconque a voulu se lancer dans la construction même d’un petit projet dans la dernière année sait qu’on ne peut faire apparaître les matériaux et la main-d’œuvre compétente nécessaires en criant ciseau. Et c’est sans compter les autres obstacles à la construction, qui ne sont pas rares. Néanmoins, même si la partie n’est pas gagnée, nous sommes ravis que le sujet se retrouve enfin au cœur de la discussion, après dix ans d’ajustements du côté de la demande. Nous verrons bien quelles propositions seront mises en œuvre après le 20 septembre.
On prévoit que 656 300 habitations changeront de propriétaires par l’entremise des systèmes MLS® du Canada en 2021. Il s’agirait d’un record, et d’une hausse de 18,8 % par rapport à 2020. Cela dit, cette prévision a été révisée à la baisse, les ventes ayant décliné plus rapidement que prévu ce printemps.
La demande est forte partout cette année, et l’ACI anticipe une croissance marquée des ventes dans chaque province, à l’exception du Québec, où la seconde moitié de 2020 a été plus solide que les cinq premiers mois de 2021. Hormis ce détail, nous avons nettement dépassé les records partout.
Le prix moyen d’une propriété à l’échelle nationale devrait augmenter de 19,9 % sur une base annuelle pour atteindre 680 000 $ en 2021, ce qui se rapproche de la précédente prévision de l’ACI. Cette hausse sans précédent reflète l’actuel déséquilibre historique entre l’offre et la demande : nous en sommes actuellement à près de deux mois d’inventaire à l’échelle nationale.
Les ventes mensuelles et trimestrielles devraient continuer de diminuer lentement pour reprendre les niveaux habituels dans la deuxième moitié de 2021 et en 2022, bien qu’il soit possible que l’essentiel de la diminution soit derrière nous. L’offre limitée et les prix élevés devraient faire diminuer les activités en 2022 par rapport à 2021, mais l’ébullition des marchés de la revente résultant des bouleversements causés par la COVID-19 pourrait continuer de stimuler les activités au-delà des niveaux normaux avant la pandémie. En effet, il est possible que de nombreux déménagements associés à l’adoption du télétravail se concrétisent un peu plus tard, lorsque nous saurons avec davantage de certitude à quoi ressemblera le monde de l’après-pandémie.
En 2022, les ventes résidentielles nationales devraient reculer de 12,1 %, pour atteindre environ 577 000 unités. Cette tendance à la baisse devrait se manifester dans l’ensemble du Canada, les acheteurs devant composer avec des prix plus élevés et une offre faible; parallèlement, l’urgence d’acheter une habitation pour attendre la fin de la pandémie continue de s’estomper. Cela étant, avec l’offre à son plus bas, le prix moyen d’une propriété à l’échelle nationale devrait augmenter de 5,6 % sur une base annuelle pour atteindre un peu plus de 718 000 $ en 2022.