« L'amélioration de l'accessibilité au cours du troisième trimestre a dissipé quelque peu la pression subie par le marché immobilier canadien au cours de la dernière année, a affirmé Robert Hogue, premier économiste, RBC. Après s'être apprécié rapidement pendant la forte montée des activités de revente l'an dernier et au début de cette année, le prix des maisons à l'échelle nationale s'est récemment replié quelque peu, le marché ayant considérablement ralenti au cours du printemps et de l'été. »
Le rapport Tendances immobilières et accessibilité à la propriété de RBC souligne qu'à l'échelle nationale, l'amélioration de l'accessibilité à la propriété au troisième trimestre a renversé près des deux tiers de la détérioration cumulée au cours des quatre trimestres précédents. En grande partie, les mesures d'accessibilité de RBC sont revenues aux niveaux qui prévalaient à la fin de 2009.
La mesure d'accessibilité à la propriété de RBC exprime la proportion du revenu avant impôts qu'un ménage doit consacrer aux coûts de possession d'une catégorie précise de propriété. Au cours du troisième trimestre de 2010, les mesures à l'échelle nationale ont baissé de 1,4 à 2,5 points de pourcentage, selon les catégories de propriété suivies par RBC (une diminution correspond à une amélioration de l'accessibilité).
La mesure d'accessibilité à la propriété pour le bungalow détaché étalon s'est assouplie de 2,4 points de pourcentage pour s'établir à 40,4 %, la mesure pour l'appartement en copropriété a reculé de 1,4 point de pourcentage pour atteindre 27,8 % et celle pour la maison de deux étages a connu la plus forte baisse, soit 2,5 points de pourcentage, pour s'établir à 46,3 %.
Malgré un certain déclin du prix des maisons au dernier trimestre, les prix à l'échelle nationale étaient tout de même plus élevés de 5,8 % à 6,8 %, en glissement annuel. Les taux hypothécaires fixes conventionnels ont baissé au troisième trimestre, le taux affiché de cinq ans (en fonction duquel les mesures de RBC sont calculées) chutant de plus de 0,5 point de pourcentage pour atteindre une moyenne de 5,52 %, annulant ainsi complètement la hausse du deuxième trimestre.
RBC note que l'accessibilité pourrait encore s'améliorer à moyen terme, compte tenu des réductions additionnelles du taux affiché de cinq ans déjà en place au début du quatrième trimestre et des précédentes hausses du prix des maisons ramenées à un niveau antérieur dans certains marchés. Toutefois, RBC prévoit que la Banque du Canada relancera sa campagne de resserrement des taux d'ici le deuxième trimestre de l'an prochain, ce qui aura tôt ou tard un effet à la hausse durable sur les taux hypothécaires.
« La montée des taux hypothécaires sera le facteur dominant de la hausse du coût de la propriété au-delà du court terme, mais l'accroissement du revenu des ménages - l'emploi continuant de s'améliorer au Canada - aura également un certain effet positif, a ajouté M. Hogue. Nous prévoyons, dans l'ensemble, que l'offre et la demande de propriété resteront équilibrées, préparant ainsi le terrain à une hausse très modeste du prix des maisons. »
L'accessibilité s'est améliorée dans toutes les provinces au troisième trimestre, surtout en Colombie-Britannique, où le coût déjà élevé des maisons a amplifié l'effet d'une baisse des taux hypothécaires sur les frais hypothécaires mensuels. L'Ontario a aussi connu des reculs marqués du coût de la propriété, faisant baisser les mesures de RBC sous la moyenne à long terme pour les maisons à deux étages et les appartements en copropriété dans la province. L'Alberta et le Manitoba sont les deux seules provinces pour lesquelles les mesures de RBC sont en deçà de leurs moyennes à long terme dans toutes les catégories de propriété, ce qui dénote le peu de pression que subissent ces marchés.
Dans les grandes villes canadiennes, la mesure d'accessibilité de RBC pour un bungalow détaché s'est établie aux niveaux suivants : Vancouver 68,8 % (baisse de 5,4 points de pourcentage par rapport au dernier trimestre), Toronto 47,2 % (baisse de 3,0 points de pourcentage), Montréal 41,7 % (baisse de 1,3 point de pourcentage), Ottawa 38,2 % (baisse de 2,9 points de pourcentage), Calgary 37,1 % (baisse de 2,0 points de pourcentage) et Edmonton 32.7 pour cent (baisse de 2,0 points de pourcentage).
La mesure d'accessibilité à la propriété, que RBC calcule depuis 1985, est fondée sur le montant qu'il en coûte pour posséder un bungalow détaché, l'étalon de référence raisonnable pour le marché de l'habitation. D'autres catégories de propriétés sont aussi représentées dans la mesure, notamment la maison de deux étages et l'appartement en copropriété. Plus la mesure est élevée, plus il en coûte cher d'acquérir et de détenir une propriété. Ainsi, une mesure d'accessibilité de 50 % signifie que les coûts de propriété, y compris les versements hypothécaires, les services publics et les impôts fonciers, absorbent 50 % du revenu mensuel avant impôts d'un ménage type.
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Québec : Le marché immobilier québécois se dirige vers des niveaux d'activité plus stables après avoir brusquement chuté aux bas niveaux d'il y a six ans à la fin de 2008, puis remonté pour atteindre des sommets records au début de 2010. Cette tendance à moyen terme s'appuie sur l'amélioration de l'accessibilité au troisième trimestre. Suivant quatre hausses consécutives, les mesures de RBC pour la province ont baissé de 1,4 à 1,8 point de pourcentage, selon les catégories de propriété, mais elles demeurent près des sommets atteints avant la période de ralentissement économique et dépassent leur moyenne à long terme, ce qui pourrait ralentir la demande pour les prochains mois.