L'Association canadienne de l'immeuble (ACI) a révisé ses prévisions des ventes résidentielles qui seront réalisées par l'entremise des systèmes MLS® des chambres et associations immobilières canadiennes en 2016 et 2017.
Les tendances du marché de l'habitation ont évolué essentiellement au niveau attendu depuis les dernières prévisions de l'ACI publiées en septembre dernier. Les ventes réalisées en Colombie-Britannique donnent des signes de retour à des niveaux plus normaux et à la stabilité, alors qu'en Ontario, elles continuent à fracasser les records, et ce, en dépit d'une pénurie sans précédent d'offres de maisons dans la région du Grand Toronto et dans la région environnante de Greater Golden Horseshoe.
Les règlements relatifs au financement des hypothèques se sont resserrés davantage à la suite des dernières prévisions de l'ACI. À court échéance, on s'attend à ce que le resserrement des règlements hypothécaires réduise le nombre d'acheteurs d'une première maison admissibles au financement hypothécaire, notamment dans les marchés coûteux dans lesquels les inscriptions moins chères se font très rares. On prévoit également que le resserrement des règlements hypothécaires et des lignes directrices sur les prêts fera augmenter les coûts d'immobilisation des prêteurs, et que par conséquent, les taux d'intérêt hypothécaire augmenteront modérément l'an prochain. Les vents contraires soulevés par les modifications réglementaires ne jouaient aucun rôle dans les anciennes prévisions de l'ACI, et ils ont donné lieu à des révisions à la baisse des ventes et du prix moyen en 2017.
À l'échelle du pays, on prévoit que les ventes augmenteront de 6,2 %, à 536 700 logements en 2016. Cela représente une légère révision à la hausse par rapport à la prévision de 6 % annoncée précédemment par l'ACI. Toutefois, les prévisions des ventes ont été révisées à la hausse en Ontario et à la baisse en Colombie-Britannique.
Selon les prévisions, les ventes annuelles en 2016 représenteraient un nouveau record annuel au pays, soit une augmentation de 3,3 % par rapport au record précédent établi en 2007. Cela étant dit, les ventes devraient demeurer en dessous du sommet atteint en 2007, par suite du rajustement en fonction de la croissance démographique.
Parmi les provinces canadiennes les plus populeuses, la Colombie-Britannique affichera toujours la plus importante augmentation annuelle des ventes cette année (+10 %), en raison de la vigueur sans précédent des ventes au début de l'année. On s'attend à ce que la hausse de 9 % des ventes annuelles en Ontario soit sensiblement la même.
L'Île-du-Prince-Édouard devrait enregistrer la hausse annuelle la plus importante cette année (+22,4 %). Cela ferait en sorte qu'elle compterait parmi les quatre provinces à établir un record de ventes annuelles en 2016, tout comme la Colombie-Britannique, le Manitoba et l'Ontario.
Parmi les provinces où les prévisions du marché de l'habitation sont liées étroitement à la perspective du secteur des ressources naturelles, l'Alberta devrait encore enregistrer la baisse de ventes la plus considérable en 2016 (-8,1 %), suivie de la Saskatchewan (-4,6 %). Entre-temps, selon les prévisions, les ventes annuelles à Terre-Neuve-et-Labrador devraient demeurer à peu près inchangées en 2016, par rapport à 2015.
Ailleurs, les ventes devraient augmenter au Manitoba (+4 %), au Québec (+5,8 %), au Nouveau-Brunswick (+6.1%) et en Nouvelle-Écosse (+4,9 %). L'activité dans les trois dernières provinces s'intensifie lentement mais continuellement, et on s'attend à ce que les ventes annuelles atteignent des sommets inégalés au cours des dernières années.
Les hausses du prix moyen d'une année à l'autre se sont progressivement accélérées en Ontario, malgré la forte demande et en raison d'une pénurie sans précédent. Les prix moyens en Colombie-Britannique ont pris un recul, en raison d'une baisse marquée dans les ventes de maisons unifamiliales valant plusieurs millions de dollars qui sont situées dans la région du Lower Mainland.
Par conséquent, les prévisions des prix moyens en Ontario en 2016 ont une fois de plus été révisées à la hausse par rapport aux prévisions précédentes de l'ACI, alors que le prix moyen annuel prévu en Colombie-Britannique a de nouveau été révisé à la baisse. Comme c'est le cas pour les révisions apportées aux prévisions de ventes, les prévisions quant au prix moyen dans ces provinces ont été largement annulées à l'échelle nationale.
Dans les provinces où les prévisions économiques et celles du marché de l'habitation sont liées étroitement à la perspective du secteur pétrolier et d'autres secteurs de ressources naturelles, les prix moyens semblent se stabiliser en Alberta et en Saskatchewan, tandis qu'ils semblent fléchir davantage à Terre-Neuve-et-Labrador, comparativement à l'année dernière. Dans les autres provinces, les prix moyens haussent légèrement ou restent stables, ce qui indique un équilibre du marché entre l'offre et la demande.
Le prix moyen à l'échelle nationale devrait augmenter de 10,5 %, à 489 500 $ en 2016, quoique les gains seront légèrement inférieurs en Colombie-Britannique (688 300 $; 8,1%) et plus prononcés en Ontario (535 700 $; 15,1 %). Ailleurs, les prix moyens devraient augmenter d'environ 2,4 % au Manitoba, 2,5 % au Québec et 1,9 % au Nouveau-Brunswick. Dans l'ensemble, les prix moyens annuels en Alberta, en Saskatchewan et en Nouvelle-Écosse devraient demeurer stables.
À titre comparatif, les prévisions de hausse des prix moyens de 11,6 % à l'Île-du-Prince-Édouard ont augmenté, de manière à refléter des hausses de prix exceptionnellement vigoureuses au troisième trimestre. Par contre, le prix moyen à Terre-Neuve-et-Labrador devrait voir une baisse de 6,7 %.
En 2017, on prévoit que les ventes à l'échelle nationale s'élèvent à 518 900 logements, ce qui représente un recul de 3,3 % comparativement aux ventes prévues cette année. Bien que les ventes en Colombie-Britannique et en Ontario devraient demeurer vigoureuses, on prévoit qu'elles n'égaleront pas les sommets atteints cette année, en raison de la détérioration de l'abordabilité du logement, de l'offre insuffisante de maisons unifamiliales à prix abordable et du resserrement des règlements hypothécaires. On prévoit que les ventes résidentielles en Colombie-Britannique baisseront de 12,2 %, tandis qu'en Ontario, les ventes annuelles accuseront un recul de 2,7 %.
On s'attend également à ce que les ventes baissent légèrement en 2017 en Saskatchewan (-1,2 %), en Nouvelle-Écosse (-2,1 %), à l'Île-du-Prince-Édouard (-2,2 %) et à Terre-Neuve-et-Labrador (-1,4 %).
La révision à la baisse des ventes à l'Île-du-Prince-Édouard s'explique par la vigueur inattendue des ventes cette année; on ne s'attend toutefois pas à ce que cette situation se reproduise en 2017. Néanmoins, les ventes dans cette province demeureront vigoureuses, étant donné que son économie devrait continuer à profiter de la faible croissance du taux de change canado-américain.
En 2017, les ventes devraient augmenter de 3,5 % en Alberta et de 1,2 % au Québec. Les hausses des ventes prévues en Alberta en 2017 reflètent en grande partie la perte de vitesse des ventes dans la province au premier trimestre de 2016, mais on ne prévoit pas que la situation se répète. Les ventes devraient également s'améliorer modérément au Manitoba (+0,8 %) et au Nouveau-Brunswick (+1,6 %).
Le prix moyen à l'échelle nationale devrait baisser de 2,8 %, à 475 900 $ l'an prochain. On prévoit des gains de prix modestes, près ou en dessous de l'inflation, au Manitoba, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, et de légères baisses d'une ampleur semblable en Alberta, en Saskatchewan, à l'Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador.
Bien qu'on s'attende à ce que le prix moyen des ventes en Colombie-Britannique accuse un recul de 7,8 % en 2017, cela reflète grandement la baisse projetée des ventes de maisons unifamiliales dans les quartiers haut de gamme, notamment dans la région du Lower Mainland.
La chute du prix moyen prévue à l'échelle nationale en 2017, de même que la baisse attendue en Colombie-Britannique, devraient ressembler à la tendance enregistrée en 2012, lorsqu'une année plus normale de ventes dans le Grand Vancouver était survenue à la suite de ventes records conclues dans le secteur des résidences valant plusieurs millions de dollars en 2011. Ainsi, la baisse des prévisions reflète l'influence de la composition des ventes sur le prix moyen, comme ce fût le cas en 2012 par rapport à 2011.
Entre-temps, une offre abondante d'inscriptions par rapport à la demande continuera à limiter la hausse des prix dans d'autres provinces, bien que les ventes aient commencé à diminuer l'inventaire dans les provinces où l'offre avait augmenté depuis quelques années.