Selon les statistiques publiées par l'Association canadienne de l'immeuble (ACI), les ventes résidentielles ont poursuivi leur chute en février 2018.
Faits saillants :
- Les ventes résidentielles réalisées à l'échelle nationale ont affiché un recul de 6,5 % de janvier à février.
- Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont chuté de 16,9 % d'une année à l'autre en février.
- Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 8,1 % de janvier à février.
- En février 2018, l'Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) a augmenté de 6,9 % d'une année à l'autre.
- Le prix de vente moyen au Canada a affiché une baisse de 5 % d'une année à l'autre en février.
En février 2018, les ventes résidentielles effectuées par l'entremise des systèmes MLS® canadiens ont chuté de 6,5 %. Il s'agit de la deuxième baisse mensuelle consécutive depuis le record établi en décembre 2017, et du résultat le plus faible en près de cinq ans.
Les ventes enregistrées en février étaient en baisse par rapport à celles du mois précédent dans près des trois quarts des marchés locaux, des chutes mensuelles marquées ayant été constatées dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, de même que leurs environs.
Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de 16,9 % d'une année à l'autre et ont atteint leur niveau le plus bas en cinq ans pour le mois de février. Les ventes se situaient aussi à 7 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour le mois de février. Dans 80 % des marchés locaux, les ventes étaient inférieures à celles de l'an dernier pour le même mois, y compris celles des marchés du Grand Golden Horseshoe et des régions avoisinantes.
« Les ventes ont chuté dans bon nombre de marchés par rapport à la fin de l'an dernier, mais pas tous. Elles varient en fonction de la fourchette de prix, de l'emplacement et du type de propriété », explique Andrew Peck, président de l'ACI. « L'immobilier est tout à fait local. Un courtier ou agent immobilier membre de l'ACI est votre meilleure source d'information et votre meilleur guide au moment de négocier l'achat ou la vente d'une maison en cette période de transition. »
« La baisse des ventes dans la foulée d'un sommet record enregistré à la fin de l'année dernière confirme que bien des acheteurs ont choisi d'acheter à la fin de l'an dernier pour ne pas être soumis aux règles hypothécaires plus rigoureuses entrées en vigueur en janvier cette année », affirme Gregory Klump, l'économiste en chef de l'ACI. « L'élan des ventes à l'amorce du deuxième trimestre risque aussi de s'essouffler en raison de l'incertitude du marché immobilier en Colombie-Britannique, où de nouvelles politiques en matière de logement ont été mises en œuvre à la fin de février. »
Le nombre de nouvelles inscriptions a grimpé de 8,1 % en février après une chute vertigineuse de plus de 20 % en janvier. Cependant, les nouvelles inscriptions à l'échelle nationale ont tout de même affiché un résultat inférieur aux niveaux mensuels enregistrés chaque mois de l'année dernière, mis à part janvier. Elles se situaient à 6,4 % en deçà de la moyenne mensuelle sur 10 ans, et à 14,6 % en deçà du sommet atteint en décembre 2017.
Les nouvelles inscriptions étaient en hausse dans près des trois quarts des marchés locaux. L'augmentation mensuelle a été propulsée par le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, le Grand Toronto, Ottawa et Montréal. Malgré la hausse mensuelle, ces marchés demeurent en terrain d'équilibre ou continuent de favoriser les propriétaires-vendeurs.
Les ventes étant en baisse et les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse en février, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 55 % par rapport aux 63,7 % de janvier. Cela ramène le ratio près du niveau auquel il se situait au cours du deuxième semestre de l'an dernier.
On parle normalement d'un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu'il s'agit respectivement d'un marché favorable à l'acheteur ou au propriétaire-vendeur. Cela dit, la fourchette d'équilibre peut varier d'un marché local à l'autre.
Ainsi, le degré auquel l'équilibre du marché actuel est au-dessus ou en dessous de sa moyenne à long terme et la durée de ces périodes constituent une manière plus sophistiquée d'évaluer si les conditions locales favorisent l'acheteur ou le propriétaire-vendeur. Les mesures de l'équilibre du marché qui se situent à l'intérieur d'un écart type de la moyenne à long terme indiquent généralement un équilibre du marché.
Si l'on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, près des trois quarts de tous les marchés locaux étaient en équilibre en février 2018.
Le nombre de mois d'inventaire est une autre mesure importante de l'équilibre entre l'offre et la demande de logements. Il représente le temps qu'il faudrait compter pour vendre tout l'inventaire actuel au taux de vente actuel.
On comptait 5,3 mois d'inventaire à l'échelle nationale à la fin de février 2018, soit le niveau le plus élevé en deux ans et demi, qui correspond également à la moyenne à long terme de 5,2 mois.
L'IPP MLS® global et composé a grimpé de 6,9 % d'une année à l'autre en février 2018. Ceci constitue la dixième décélération consécutive des gains d'une année à l'autre et la poursuite d'une tendance qui s'est amorcée au printemps dernier. Il s'agit aussi de la plus faible augmentation d'une année à l'autre depuis octobre 2015.
La décélération de la croissance des prix d'une année à l'autre s'explique largement par des tendances affichées dans les marchés du Grand Golden Horsehoe suivis par l'indice. Les prix dans cette région se sont stabilisés ou ont montré des signes modestes de regain au cours des derniers mois; toutefois, les résultats des comparaisons d'une année à l'autre risquent de continuer à se détériorer en raison de la montée rapide des prix il y a un an.
Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d'une année à l'autre en février (+20,1 %), suivis des maisons en rangée (+11,8 %), des maisons unifamiliales à un étage (+3,5 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+1 %).
En février, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l'an dernier, dans 10 des 13 marchés suivis par l'IPP MLS®.
Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, continuent de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +16,9 % d'une année à l'autre; vallée du Fraser : +24,1 % d'une année à l'autre). Les appartements ont propulsé cette tendance régionale au cours des derniers mois.
Les prix des propriétés de référence d'une année à l'autre ont continué de grimper pour afficher une hausse avoisinant 14 % à Victoria et 20 % dans le reste de l'île de Vancouver.
Les hausses des prix ont ralenti considérablement d'une année à l'autre dans le Grand Toronto (+3,2 %) et à Guelph (+9,3 %), mais ils demeurent au-dessus des niveaux de l'année précédente. Même si les prix des maisons à Oakville-Milton ont affiché une légère baisse comparativement à l'an passé (-1,9 %), les prix dans ces marchés ont commencé à montrer des signes de stabilisation ou de légère augmentation au cours des derniers mois.
Les prix des propriétés de référence n'ont pratiquement pas bougé à Calgary d'une année à l'autre (+0,1 %), alors que ceux de Regina et de Saskatoon ont affiché une baisse par rapport à février 2017 (-4,8 % d'une année à l'autre et -3,8 % d'une année à l'autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,7 % d'une année à l'autre à Ottawa (poussés par une hausse de 8,9 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,1 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 8,8 % du prix des maisons en rangée) et de 5 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 6,4 % du prix des maisons unifamiliales à un étage).
L'Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) est le meilleur moyen d'évaluer les tendances des prix, puisque la moyenne des prix est sujette à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d'un mois à l'autre.
Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des maisons vendues au pays en février 2018 dépassait légèrement 494 000 $, soit une baisse de 5 % par rapport à la même période l'année précédente. Ce déclin montre l'effet que les ventes dans le Grand Toronto ont sur la moyenne des prix à l'échelle nationale.
Le prix moyen national est fortement marqué par les ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui représentent les deux marchés les plus actifs et les plus chers au Canada. Si l'on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen baisse de plus de 112 000 $ par rapport à la moyenne nationale (pour s'établir à juste un peu moins de 382 000 $).