La présente publication s’inscrit dans une série de six textes dont les cinq précédents ont paru en juin, juillet et août 2022 et en mars et avril 2023.
Cet article présente les deux dernières étapes du processus d’intégration, soit la quête de sens et l’intégration. À l’instar des stades précédents, les noms fictifs utilisés sont Jecherche Unsens et Jemesens Intégré.
Natif de l’Afrique du Nord, Létudiant Jovial poursuit ses études de doctorat en éducation à l’Université de Sherbrooke. Il a découvert et senti la neige pour la première fois de sa vie à la fin de son confinement à cause de la COVID-19 en décembre 2021, après son arrivée au Québec.
Tout comme les autres personnes immigrantes mises en évidence dans les articles précédents, Létudiant Jovial a vécu son processus d’intégration en passant par l’irréalité (Jerêve) et la lune de miel (Malune Demiel). L’étape de la prise de conscience (Jesuis Déstabilisé) a été pénible pour lui aussi. L’ajustement de ses enfants à l’école québécoise a été très éprouvant à cause de l’éloignement physique de ses beaux-parents, lesquels jouaient un rôle très important dans l’aide aux devoirs. Cette période difficile a laissé place à l’acceptation et à l’adaptation. Cela a débuté en apprenant le fonctionnement des différentes structures de la société québécoise, notamment le système d’éducation, de santé, d’habitation, de justice, etc. Au moment où il a modifié ses attentes face à son plan de vie au Québec, Létudiant Jovial a pu entreprendre de nouveaux. Il a su qu’il pourrait travailler et étudier en même temps. De plus, il s’est rendu compte des efforts réalisés par des membres de sa famille.
Létudiant Jovial n’avait pas pu connaître le Service d’aide aux Néo-Canadiens (SANC) avant de venir étudier à Sherbrooke. Cependant, il a bénéficié de l’aide du Service aux étudiants internationaux de l’Université de Sherbrooke qui l’a accompagné dans son installation. La recherche d’un logement représente souvent un défi de taille pour les personnes immigrantes. Dans le cas de Létudiant Jovial, il a répondu à une annonce sur internet et a réussi à trouver un logis 4½ pour lui et sa famille avant d’arriver au Québec. C’est une chance pour lui, puisqu’avec la pénurie actuelle de logements et le manque d’information sur les appartements au Québec (grandeur- que signifie le « ½ », emplacement dans la ville et dans l’immeuble, coût, etc.), ce n’est pas facile pour personne. C’est encore plus difficile dans les cas où la personne immigrante a de la difficulté à respecter les exigences des propriétaires (enquête de crédit, avoir un endosseur ou faire un dépôt avant la location).
Plus d’un an après son arrivée, Létudiant Jovial comprend mieux sa situation, les raisons de ses échecs et de ses succès. Lui qui cherchait un sens à sa nouvelle vie, il (Jecherche Unsens) a maintenant trouvé de nouveaux repères pour bien fonctionner dans la société d’accueil. Il a visité la cabane à sucre avec ses collègues et participe au jumelage interculturel du SANC qui permet à sa famille de tisser des liens d’amitié avec une famille d’origine québécoise. De plus, Létudiant a trouvé un emploi à temps partiel sur le campus et sa femme travaille comme caissière dans une banque. Cette phase de l’adaptation a fait place à celle de l’intégration (Jemesens Intégré). Il a appris à vivre dans son nouvel environnement, à appliquer les règles de la société d’accueil et ses coutumes, tout en conservant ses valeurs et ses habitudes alimentaires et religieuses. Il visite régulièrement le lieu de prière où il rencontre des individus qui partagent sa foi. Il a trouvé de nouveaux repères, il connaît bien le transport en commun, le système de santé et le fonctionnement de l’école fréquentée par ses enfants. Il comprend même les expressions et les blagues de ses amis d’origine québécoise!
Puisque cela vous concerne directement en tant que propriétaire, rappelons le rôle joué par le SANC, soit celui d’agir d’intermédiaire entre les propriétaires et les personnes immigrantes. Le SANC peut référer de futurs occupants qui ont bénéficié de ses services. Il facilite la communication avec les individus allophones, en clarifiant ou en transférant les messages. Le SANC aide à résoudre des situations liées à l’entretien de l’appartement et à la compréhension des règles de vie dans leur immeuble. Il peut expliquer aux propriétaires le statut d’immigration des locataires ainsi que leurs parcours migratoires, si pertinent. Le SANC a le mandat du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) pour accompagner les réfugiés pris en charge par l’état (RPCÉ). Notamment, un employé du SANC aide lors de la signature du bail et au moment du déménagement de l’hébergement temporaire vers leur premier logis. La participation d’un interprète dans le cas des personnes allophones facilite la compréhension des clauses du bail et des règles de vie dans l’immeuble, si nécessaire. De plus, le SANC a élaboré des outils pour aider à l’établissement d’une relation d’affaires harmonieuse, tels le Guide du propriétaire et le Guide du locataire.
Par ailleurs, le Guide du propriétaire locatif (apq.org/zone-membre/documents-apq/), publiait plusieurs bonnes pratiques. La vérification des dossiers au Tribunal administratif du logement et l’appel aux anciens propriétaires font partie de celles-ci. Malheureusement, dans les cas de nouveaux arrivants qui louent un appartement pour la première fois au Québec, ces pratiques s’avèrent inefficaces compte tenu du fait que ce sont de familles récemment installées, mais l’accompagnement du SANC assure une paix d’esprit.
Enfin, ces publications ont été possibles avec la collaboration du Regroupement des Propriétaires d’Habitations Locatives RPHL et grâce au soutien financier du gouvernement du Québec. Elles ont présenté le projet l’Intégration des personnes immigrantes au cœur de notre action, les parcours migratoires de plusieurs personnes immigrantes. De plus, les derniers articles ont mis en lumière les différentes étapes du processus d’intégration. L’objectif était de sensibiliser les propriétaires d’habitations locatives aux défis que ces personnes doivent affronter pour s’acclimater à la société québécoise. Les propriétaires peuvent compter sur le soutien du SANC pour faciliter leur relation avec les nouveaux arrivants récemment installés à Sherbrooke.
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