La récession a poussé les saisies de propriétés à un niveau record en janvier au Québec.
Le nombre de saisies enregistré dans la province a augmenté de 32,5% par rapport à janvier 2009, un sommet en cinq ans.
«Quand on a un budget précis et que nos revenus baissent en raison d’une perte d’emploi ou d’une réduction d’heures de travail c’est évident que ça a un impact sur le remboursement de nos actifs», a commenté Carole Laberge, directrice des communications à l’ACEF du nord de Montréal.
Dans l'ensemble, 334 ménages ont remis leurs clés à leur prêteur hypothécaire, selon la firme GDL Crédit Ressource qui recense les délaissements enregistrés dans la province. Comme pour le mois de décembre, la majorité des résidences saisies par les institutions financières, soit 49%, étaient situées dans la grande région de Montréal, soit dans la région Laval-Laurentides, en Montérégie et à Montréal.
Le solde hypothécaire moyen des propriétés saisies à travers la province se chiffrait à 153 137$ le mois dernier. Le solde le plus élevé a été enregistré à Montréal même, à 287,365$, alors que le solde le moins élevé a été inscrit en Abitibi, à 63 581$.
Mme Laberge blâme les prêteurs hypothécaires qui ont accordé des prêts trop généreux au cours des dernières années. «Des institutions financières ont donné des hypothèques dont les paiements mensuels vont au-delà du 30% de revenus net. J’en ai vu dans mes bureaux de 42 à 45%», a-t-elle rapporté.
Les propriétaires qui n’ont plus les moyens d’acquitter leur prêt peuvent vendre leur résidence mais Carole Laberge précise que le produit de la transaction n’est pas toujours assez élevé pour couvrir la dette contractée.
«Si l’achat est récent et qu’on a fait des rénovations on peut être pris avec la maison», a illustré Mme Laberge.
Pour l'ensemble de 2009, il s'est saisi 3127 maisons dans la province, en forte augmentation par rapport aux 2353 saisies réalisées en 2008.
La vague de saisies pourrait toutefois se stabiliser, s'il faut croire le nombre de préavis d'exercice qui ont été signifiées en janvier.
Un préavis d’exercice est un avis de 60 jours qui commande aux propriétaires d’acquitter les retards de remboursement accumulés dans un délai de deux mois pour éviter de perdre leur résidence.
Il s'est ainsi expédié 742 préavis en janvier, soit seulement un de plus qu'en janvier 2009, en baisse par rapport aux 788 préavis signifiés en décembre dernier.
Le propriétaire GDL Crédit Ressource, qui recense les données, refuse de crier victoire et croit que les trois prochains mois seront déterminants. «Je ne suis pas certain que les préavis vont baisser en février parce qu’il en a eu 55 le 1er février», a commenté Daniel Langlois.