La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle augmente le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à 3¼ %. Le taux officiel d’escompte s’établit à 3½ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 3¼ %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.
L’évolution des économies mondiale et canadienne suit largement la projection publiée par la Banque en juillet. Les effets des éclosions de COVID-19, les perturbations persistantes de l’approvisionnement et la guerre en Ukraine continuent de freiner la croissance et de faire monter les prix.
À l’échelle mondiale, l’inflation demeure élevée, et les mesures de l’inflation fondamentale sont en hausse dans la plupart des pays. En réponse, des banques centrales partout dans le monde continuent de resserrer leur politique monétaire. Aux États-Unis, l’activité économique s’est modérée, bien que le marché du travail reste tendu. La Chine fait face à des défis constants en raison des fermetures liées à la COVID-19. Les prix des produits de base ont été volatils : ceux du pétrole, du blé et du bois d’œuvre se sont modérés, tandis que ceux du gaz naturel ont augmenté.
Au Canada, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation a légèrement baissé en juillet, passant de 8,1 à 7,6 %, en raison d’une diminution des prix de l’essence. Cela dit, abstraction faite de l’essence, l’inflation s’est accrue et les données indiquent que les pressions sur les prix se sont généralisées davantage, particulièrement du côté des services. Les mesures de l’inflation fondamentale de la Banque ont continué d’augmenter pour s’établir entre 5 et 5,5 % en juillet. Des enquêtes indiquent que les attentes d’inflation à court terme restent élevées. Et plus elles le resteront, plus la forte inflation risque de s’enraciner.
L’économie canadienne demeure en situation de demande excédentaire et les marchés du travail restent tendus. Le produit intérieur brut canadien a affiché une croissance de 3,3 % au deuxième trimestre. Bien que ce chiffre soit quelque peu inférieur à celui qu’avait projeté la Banque, les indicateurs de la demande intérieure ont été très forts : la consommation a progressé d’environ 9½ % et les investissements des entreprises, de près de 12 %. Les taux hypothécaires plus élevés entraînent un recul du marché du logement, comme prévu, suivant la période de croissance insoutenable enregistrée durant la pandémie. La Banque s’attend encore à ce que l’économie se modère dans la seconde moitié de l’année, à mesure que la demande mondiale s’affaiblira et que le resserrement de la politique monétaire ici, au Canada, commencera à ramener la demande à un niveau plus comparable à celui de l’offre.
Compte tenu des perspectives d’inflation, le Conseil de direction juge encore que le taux directeur va devoir augmenter davantage. Le resserrement quantitatif est utilisé comme outil complémentaire de ces hausses. À mesure que les effets du resserrement de la politique monétaire deviendront plus évidents dans l’économie, la Banque évaluera jusqu’où il faudra encore relever les taux d’intérêt pour ramener l’inflation à la cible. Le Conseil de direction reste déterminé à tenir son engagement à assurer la stabilité des prix et continuera de prendre les mesures nécessaires en vue de l’atteinte de la cible d’inflation de 2 %.