La reprise se poursuit à l’échelle du globe mais se révèle de plus en plus inégale d’un pays à l’autre. On observe un grand dynamisme dans les économies de marché émergentes, une certaine consolidation de la relance aux États-Unis, au Japon et dans d’autres pays industrialisés et la possibilité d’un nouvel affaiblissement en Europe. Le rééquilibrage de la croissance mondiale qui s’impose ne s’est pas encore matérialisé.
Dans la plupart des économies avancées, la reprise repose encore largement sur les mesures de relance monétaire et budgétaire. De manière générale, les grandes forces que constituent les réductions des leviers d’endettement des ménages, des banques et des pays souverains intensifieront la variabilité et modéreront le rythme de la croissance mondiale. Les tensions récentes en Europe sont susceptibles de se traduire par une hausse des coûts d’emprunt et un resserrement plus rapide des politiques budgétaires dans certains pays. Ce risque important à la baisse avait été exposé dans la livraison d’avril du Rapport sur la politique monétaire. Jusqu’à présent, les répercussions au Canada des événements survenus en Europe ont été limitées à un recul modeste des cours des produits de base et à un certain durcissement des conditions financières.
L’activité au Canada évolue essentiellement comme prévu. L’économie a affiché un taux d’expansion vigoureux de 6,1 % au premier trimestre, grâce surtout au logement et aux dépenses de consommation. La croissance de l’emploi a repris. La progression des dépenses des ménages devrait se modérer et s’établir à un rythme davantage compatible avec celui des revenus. Le redressement attendu des investissements des entreprises sera important pour favoriser une reprise plus équilibrée.
L’inflation mesurée par l’IPC global a été conforme aux projections de la Banque publiées en avril. Les perspectives de l’inflation reflètent les influences conjuguées de la demande intérieure robuste, du ralentissement de la progression des salaires et de l’offre excédentaire au sein de l’économie.
Dans ce contexte, la Banque a décidé de relever le taux cible du financement à un jour pour le porter à 1/2 % et de rétablir le fonctionnement normal du marché du financement à un jour.
Cette décision laisse en place un degré de détente monétaire considérable, compatible avec l’atteinte de la cible d’inflation de 2 %, compte tenu de l’offre excédentaire importante au Canada, de la vigueur de la dépense intérieure et de la reprise mondiale inégale.
Étant donné l’incertitude notable pesant sur les perspectives, toute nouvelle réduction du degré de détente monétaire devra être évaluée avec soin, en fonction de l’évolution économique à l’échelle nationale et internationale.