La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher de ¼ %. Le taux officiel d’escompte demeure à ½ %, et le taux de rémunération des dépôts, à ¼ %. La Banque continue à fournir des indications prospectives exceptionnelles relativement à la trajectoire du taux du financement à un jour, auxquelles son programme d’assouplissement quantitatif s’ajoute tout en les renforçant. Nous ajusterons nos achats nets d’obligations du gouvernement du Canada et viserons, à compter de la semaine du 26 avril, une cible hebdomadaire de 3 milliards de dollars. Cet ajustement du montant qui s’ajoute, chaque semaine, pour stimuler l’économie reflète la progression de la reprise économique.
Les perspectives économiques se sont améliorées tant à l’échelle mondiale qu’au Canada. L’activité a mieux résisté que prévu à la pandémie de COVID-19 et la vaccination avance. Un certain nombre de régions, y compris le Canada, subissent une éprouvante troisième vague d’infections et d’autres confinements. Les variants plus contagieux du virus mettent les réseaux de la santé à rude épreuve, nuisent aux secteurs d’activité où la distanciation est difficile et ont suscité de nouvelles incertitudes. La reprise continue de beaucoup dépendre de l’évolution de la pandémie et du rythme de la vaccination.
La croissance de l’économie mondiale est plus forte que prévu dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) de janvier, même si le rythme varie considérablement d’un pays à l’autre. Après une contraction de 2½ % en 2020, le PIB mondial devrait croître d’un peu plus de 6¾ % en 2021, d’environ 4 % en 2022 et de près de 3½ % en 2023, selon la projection actuelle de la Banque. Aux États-Unis, la reprise a été particulièrement robuste en raison des mesures de relance budgétaire et de la rapide vaccination. La reprise mondiale a fait monter les prix des produits de base, y compris le pétrole, ce qui contribue à la vigueur du dollar canadien.
Au Canada, la croissance au premier trimestre semble nettement plus forte que la Banque le prévoyait en janvier, les ménages et les entreprises s’étant adaptés à la deuxième vague et aux restrictions connexes. La création de nombreux postes en février et en mars a augmenté l’emploi. Cependant, les nouveaux confinements porteront un autre coup dur et le marché du travail reste difficile pour de nombreux Canadiens, en particulier les travailleurs faiblement rémunérés, les jeunes et les femmes. La progression de la vaccination et la réouverture de l’économie devraient entraîner au second semestre de l’année un fort rebond de la consommation, qui devrait rester robuste durant la période de projection. La construction et les reventes de logements atteignent des sommets historiques, car les ménages veulent plus d’espace, les taux hypothécaires sont bas et l’offre est limitée. La Banque continuera de surveiller les risques qui pourraient être associés à la hausse rapide des prix des logements. En même temps, la forte croissance de la demande étrangère et les prix plus élevés des produits de base devraient donner lieu à une reprise robuste des exportations et des investissements des entreprises. Les mesures de relance budgétaire supplémentaires adoptées par les gouvernements fédéral et provinciaux contribueront considérablement à la croissance. La Banque prévoit maintenant une croissance du PIB réel de 6½ % en 2021, qui ralentira ensuite pour avoisiner 3¾ % en 2022 et 3¼ % en 2023.
La Banque a revu à la hausse son estimation de la production potentielle à la lumière de la plus grande résilience de l’économie à la pandémie et de l’accélération de la numérisation. Le virus et les confinements ont touché de manière très différente les divers secteurs, entreprises et groupes de travailleurs, ce qui laisse planer un degré inhabituel d’incertitude sur la marge de capacités excédentaires au sein de l’économie et sur le temps qu’il faudra pour qu’elle se résorbe. Pour évaluer l’évolution des capacités excédentaires, la Banque examinera une multitude d’indicateurs, notamment diverses mesures des conditions sur le marché du travail.
Au cours des prochains mois, l’inflation devrait monter temporairement autour de la limite supérieure de la fourchette de maîtrise de l’inflation, qui va de 1 à 3 %. Cette hausse s’explique en grande partie par les effets de glissement annuel : l’inflation mesurée par l’IPC sur un an est plus élevée parce que les prix de certains biens et services ont subi une chute marquée au début de la pandémie. De plus, l’augmentation des prix du pétrole depuis décembre a fait grimper les prix de l’essence au-dessus de leurs niveaux d’avant la pandémie. La Banque s’attend à ce que l’inflation mesurée par l’IPC revienne peu à peu vers 2 % durant la deuxième moitié de 2021, à mesure que ces effets de glissement annuel diminueront, et à ce que l’inflation baisse encore plus en raison de l’effet modérateur que continueront d’exercer les capacités excédentaires. Lorsque ces capacités se résorberont, l’inflation devrait retourner à 2 % de manière durable au cours de la deuxième moitié de 2022.
Même si les perspectives économiques s’améliorent, le Conseil de direction juge qu’une marge de capacités excédentaires considérable subsiste et que la reprise doit continuer d’être appuyée par des mesures de politique monétaire exceptionnelles. Nous restons engagés à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Selon la plus récente projection de la Banque, cela devrait se produire au cours de la deuxième moitié de 2022. La Banque poursuit son programme d’assouplissement quantitatif afin de renforcer cet engagement et de garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement. Les décisions au sujet de tout autre ajustement du rythme des achats nets d’obligations seront guidées par l’évaluation en continu que fait le Conseil de direction de la robustesse et de la durabilité de la reprise. Nous continuerons de procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation.