La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher de ¼ %. Le taux officiel d’escompte demeure donc à ½ %, et le taux de rémunération des dépôts, à ¼ %. La Banque maintient ses indications prospectives exceptionnelles, auxquelles son programme d’assouplissement quantitatif s’ajoute tout en les renforçant. Les achats dans le cadre de ce programme se poursuivent au rythme actuel d’au moins 4 milliards de dollars par semaine.
La pandémie de COVID-19 continue d’avoir de graves conséquences humaines et économiques au Canada et ailleurs dans le monde. L’arrivée de vaccins efficaces plus tôt que prévu va sauver des vies et des emplois, et a réduit l’incertitude qui était extrême. Celle-ci demeure toutefois élevée, et les perspectives dépendent encore fortement de l’évolution de la pandémie et du temps qu’il faudra pour administrer efficacement les vaccins.
La reprise économique a été interrompue dans bien des pays, puisque de nouvelles vagues de cas de COVID-19 ont forcé les gouvernements à réintroduire des mesures pour contrer le virus. Cependant, l’arrivée de vaccins efficaces, combinée à des mesures budgétaires et monétaires de soutien supplémentaires, a amélioré les perspectives de croissance à moyen terme. Dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) de janvier, la Banque prévoit que la croissance mondiale sera en moyenne juste au-dessus de 5 % par année en 2021 et en 2022, avant de ralentir pour s’établir un peu en deçà de 4 % en 2023. Les marchés financiers à l’échelle du globe et les prix mondiaux des produits de base ont réagi positivement à l’amélioration des perspectives économiques. Une baisse généralisée du taux de change du dollar américain, combinée aux prix plus élevés des produits de base, a mené à une nouvelle appréciation du dollar canadien.
L’économie canadienne était sur une forte lancée vers la fin de 2020, mais la recrudescence des cas et la réintroduction de mesures de confinement y portent un coup très dur. On s’attend maintenant à ce que la croissance soit négative au premier trimestre de 2021. En supposant que les restrictions sont levées plus tard au premier trimestre, la Banque s’attend à un fort rebond au deuxième trimestre. La consommation devrait gagner en vigueur à mesure que des secteurs de l’économie rouvriront et que la confiance s’améliorera, tandis que les exportations et les investissements des entreprises seront soutenus par l’augmentation de la demande étrangère. Au-delà du court terme, les perspectives pour le Canada sont maintenant plus encourageantes et plus sûres qu’on le projetait en octobre, grâce aux vaccins disponibles plus tôt que prévu et aux importantes mesures de relance qui sont en place. Après une baisse de 5½ % du PIB réel en 2020, la Banque prévoit que l’économie croîtra de 4 % en 2021, de près de 5 % en 2022 et d’environ 2½ % en 2023.
L’inflation mesurée par l’IPC a augmenté ces derniers mois et se situe à la limite inférieure de la fourchette cible de 1 à 3 % visée par la Banque, tandis que les mesures de l’inflation fondamentale restent en deçà de 2 %. L’inflation mesurée par l’IPC devrait augmenter temporairement pendant la première moitié de l’année pour s’établir autour de 2 %, à mesure que les effets de glissement annuel des baisses de prix survenues au début de la pandémie, surtout ceux de l’essence, se dissiperont. L’offre excédentaire devrait peser sur l’inflation pendant toute la période de projection. Une fois cet excédent résorbé, l’inflation devrait retourner durablement à la cible de 2 % en 2023.
Compte tenu de la faiblesse de la croissance à court terme et de la reprise prolongée, l’économie canadienne devra continuer d’être appuyée par des mesures de politique monétaire exceptionnelles. Le Conseil de direction maintiendra le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Selon notre projection, cela ne se produira qu’au cours de 2023. Pour renforcer cet engagement et garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement, la Banque poursuivra son programme d’assouplissement quantitatif jusqu’à ce que la reprise soit bien amorcée. À mesure que sa confiance à l’égard de la vigueur de la reprise augmentera, le Conseil de direction ajustera le rythme des achats nets d’obligations du gouvernement du Canada au besoin. Nous restons déterminés à procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation.