La Banque du Canada a annoncé qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 1¾ %. Le taux officiel d’escompte demeure donc à 2 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 1½ %.
L’économie mondiale montre des signes de stabilisation, et certaines évolutions récentes concernant les échanges commerciaux ont été positives. Cependant, il subsiste un degré élevé d’incertitude, et des tensions géopolitiques sont réapparues, avec des conséquences tragiques. L’économie canadienne a été résiliente, mais les indicateurs ont été contrastés depuis la parution du Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’octobre.
Les données relatives au Canada indiquent que la croissance à court terme sera plus faible, et l’écart de production plus grand, que la Banque le projetait en octobre. La Banque estime maintenant que la croissance était de 0,3 % au quatrième trimestre de 2019 et sera de 1,3 % au premier trimestre de 2020. Les exportations ont diminué à la fin de 2019, et les investissements des entreprises semblent avoir faibli après un troisième trimestre vigoureux. La création d’emplois a ralenti et les indicateurs de la confiance et des dépenses des consommateurs ont affiché une faiblesse inattendue. Par contraste, la croissance de l’investissement résidentiel a été robuste durant la majeure partie de 2019, se modérant pour s’établir à un rythme encore solide au quatrième trimestre.
Le ralentissement de la croissance à la fin de 2019 était lié en partie à des facteurs particuliers, y compris les grèves, le mauvais temps et les ajustements des stocks. Les données défavorables pourraient aussi être un signe que les conditions économiques mondiales affectent l’économie canadienne davantage qu’on le prévoyait. De plus, au cours de la dernière année, les Canadiens ont épargné une plus grande part de leurs revenus, ce qui pourrait être révélateur d’une prudence accrue de la part des consommateurs. Cette situation pourrait peser sur les dépenses de consommation, mais en même temps aider à atténuer les vulnérabilités financières.
Pour la période à venir, les investissements des entreprises et les exportations du Canada devraient contribuer modestement à la croissance, soutenus par une activité et une demande mondiales plus fortes. La Banque prévoit aussi un redressement des dépenses des ménages, soutenu par la croissance de la population et du revenu, ainsi que par la récente réduction de l’impôt fédéral sur le revenu. Dans le RPM de janvier, la Banque prévoit que l’économie mondiale croîtra d’un peu plus de 3 % en 2020 et de 3¼ % en 2021. Pour ce qui est du Canada, elle prévoit maintenant que le PIB réel progressera de 1,6 % cette année et de 2 % en 2021, après avoir augmenté de 1,6 % en 2019.
Bien que l’écart de production se soit creusé ces derniers mois, les mesures de l’inflation demeurent autour de 2 %. Cela cadre avec une économie tournant, jusqu’à récemment, près des limites de sa capacité. La Banque s’attend à ce que l’inflation reste autour de la cible de 2 % durant la période de projection, avec certaines fluctuations en 2020 en raison de la volatilité des prix de l’énergie. En même temps, les marchés du travail dans la plupart des régions affichent peu de ressources inutilisées, et les salaires continuent de se raffermir.
Pour déterminer la trajectoire future du taux directeur de la Banque, le Conseil de direction surveillera de près la situation afin de voir si le récent ralentissement de la croissance est plus persistant que prévu. Dans son évaluation des nouvelles données, la Banque prêtera une attention particulière à l’évolution des dépenses de consommation, du marché du logement et des investissements des entreprises.