La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher de ¼ %. Le taux officiel d’escompte demeure donc à ½ %, et le taux de rémunération des dépôts, à ¼ %.
Les nouvelles données confirment l’impact considérable de la pandémie de COVID-19 sur l’économie mondiale. Cet impact semble avoir atteint un sommet, bien que l’incertitude concernant le déroulement de la reprise reste élevée. Les mesures de politique massives dans les économies avancées ont aidé à remplacer le revenu perdu et à amortir l’effet des fermetures économiques. Les conditions financières se sont améliorées et les prix des produits de base ont augmenté ces dernières semaines après avoir baissé fortement plus tôt cette année. Comme le déconfinement dans les différents pays se fera à des moments différents, la reprise mondiale sera vraisemblablement prolongée et inégale.
Au Canada, la pandémie a entraîné des pertes de production et d’emplois historiques. Cela dit, l’économie canadienne semble avoir évité le scénario le plus pessimiste présenté dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’avril de la Banque. Au premier trimestre, le niveau du PIB réel était 2,1 % plus bas qu’au quatrième trimestre de 2019. Ce chiffre se situe au milieu de la fourchette de suivi d’avril de la Banque et reflète l’impact combiné de la baisse des prix du pétrole et des fermetures généralisées. Au deuxième trimestre, le niveau du PIB réel affichera probablement un autre recul de 10 à 20 %, étant donné que le maintien des fermetures et l’investissement nettement plus bas dans le secteur de l’énergie pèseront encore sur la production. Les mesures budgétaires fermes et ciblées, conjuguées aux taux d’intérêt plus bas, amortissent l’impact des fermetures sur le revenu disponible et aident à jeter les bases de la reprise économique. Bien que les perspectives pour la deuxième moitié de 2020 et au-delà demeurent fortement brouillées, la Banque s’attend à ce que l’économie se remette à croître au troisième trimestre.
L’inflation mesurée par l’IPC a diminué pour avoisiner zéro, comme prévu dans le RPM d’avril, en raison surtout des prix plus bas de l’essence. La Banque s’attend à ce que des facteurs temporaires maintiennent l’inflation mesurée par l’IPC en dessous de la fourchette cible à court terme. Les mesures de l’inflation fondamentale qu’utilise la Banque se sont inscrites en baisse, quoique beaucoup moins que l’IPC, et se situent maintenant entre 1,6 et 2 %.
Les programmes de la Banque visant à améliorer le fonctionnement des marchés produisent l’effet escompté. Après avoir connu des tensions importantes en mars, les conditions de financement à court terme se sont améliorées. Par conséquent, la Banque réduit la fréquence de ses opérations de pension à plus d’un jour pour la ramener à une fois par semaine, et celle de ses opérations d’achat d’acceptations bancaires, à une fois toutes les deux semaines. La Banque se tient prête à ajuster ces programmes si les conditions du marché le justifient. Par ailleurs, la fréquence et l’ampleur actuelles de ses autres programmes d’achat de titres du gouvernement fédéral, des provinces et des sociétés sont maintenues.
À mesure que le fonctionnement des marchés s’améliore et que le déconfinement se poursuit, la Banque déplacera son attention sur la reprise de la croissance de la production et de l’emploi. La Banque maintient son engagement à continuer ses achats d’actifs à grande échelle jusqu’à ce que la reprise économique soit bien entamée. Toute nouvelle mesure de politique serait calibrée de façon à fournir le degré de détente monétaire requis pour atteindre la cible d’inflation.