La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 1 %. Le taux officiel d’escompte demeure à 1 1/4 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 3/4 %.
L’inflation mesurée par l’IPC global est remontée aux alentours de la cible de 2 % ces derniers mois, soit plus tôt que prévu. L’inflation mesurée par l’indice de référence a également progressé, mais reste sous 2 %. La hausse récente de l’inflation est attribuable aux effets temporaires des prix de l’énergie plus élevés, de la transmission des variations du taux de change et d’autres chocs sectoriels, plutôt qu’à une modification des facteurs fondamentaux propres à l’économie canadienne. Au cours des deux prochaines années, l’inflation devrait fluctuer autour de 2 %, alors que ces effets temporaires s’atténueront et que les pressions à la baisse sur l’inflation issues des capacités excédentaires au sein de l’économie et de la vive concurrence dans le secteur du détail se dissiperont graduellement.
Le profil d’évolution de la croissance de l’économie mondiale est plus bas qu’anticipé au moment de la publication du Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’avril. Les déceptions successives concernant la tenue de l’économie ces dernières années reflètent principalement l’incidence de la réduction du levier d’endettement dans le secteur privé, l’assainissement des finances publiques et, surtout, l’effet persistant de l’incertitude sur les investissements des entreprises et les échanges commerciaux. Néanmoins, la Banque continue de s’attendre à ce que la croissance de l’économie mondiale gagne en vigueur à mesure que ces vents contraires se dissiperont.
Étant donné la révision à la baisse des perspectives mondiales, la Banque anticipe maintenant que l’activité économique au Canada sera un peu plus faible que prévu précédemment. Elle continue toutefois d’escompter que le dollar canadien plus faible et le raffermissement projeté de la demande mondiale donneront lieu à un redressement des exportations et des investissements des entreprises et, en fin de compte, à une trajectoire de croissance plus soutenable. Parallèlement, les déséquilibres dans le secteur des ménages continuent d’évoluer de façon constructive, et les données récentes concordent en général avec un atterrissage en douceur du marché canadien du logement. La croissance du PIB réel devrait s’établir en moyenne autour de 2 1/4 % en 2014-2016. Par conséquent, l’économie devrait se remettre à tourner à plein régime vers le milieu de 2016, soit un peu plus tard que prévu en avril.
Pour que la cible d’inflation soit réalisée de manière durable en 2016, l’économie doit atteindre et maintenir son plein potentiel. La résorption de l’écart de production au cours de la période décrite ci-dessus dépend de la poursuite d’une politique monétaire expansionniste et est fortement tributaire d’un raffermissement des exportations et des investissements des entreprises. Parallèlement, les risques associés aux déséquilibres dans le secteur des ménages, même si ceux-ci évoluent de façon constructive, sont encore élevés. Après avoir soupesé ces facteurs à la lumière du cadre de gestion des risques de la Banque, la politique monétaire actuelle demeure appropriée et le taux cible du financement à un jour reste à 1 %. La Banque est neutre quant au moment et à l’orientation du prochain changement du taux directeur, qui seront fonction de l’influence des nouvelles informations sur les perspectives et l’évaluation des risques.