La reprise économique mondiale se déroule essentiellement comme prévu, même si les risques ont augmenté. Comme on s’y attendait, la demande intérieure privée se redresse lentement aux États-Unis, alors que l’expansion des économies de marché émergentes a commencé à ralentir et affiche une cadence plus soutenable, quoique toujours vigoureuse. En Europe, les données récentes témoignent d’une reprise modeste. Parallèlement, il existe un risque accru que les préoccupations entourant la dette souveraine dans plusieurs pays provoquent des tensions renouvelées sur les marchés financiers internationaux.
La reprise au Canada se poursuit à un rythme modéré, bien que l’activité économique au deuxième semestre de 2010 semble un peu plus faible que la Banque ne l’avait projeté dans la livraison d’octobre du Rapport sur la politique monétaire. Au troisième trimestre, les dépenses des ménages ont été plus fortes qu’elle ne l’avait prévu et la croissance des investissements des entreprises a été robuste. Par contre, les exportations nettes ont été inférieures aux projections et ont continué d’exercer un effet modérateur considérable sur la croissance. Cette situation met en lumière un risque qui avait été cerné précédemment, selon lequel des résultats décevants sur le plan de la productivité conjugués à une vigueur persistante du dollar canadien pourraient brider la reprise attendue des exportations nettes.
La dynamique de l’inflation au Canada a été largement conforme aux attentes de la Banque, et les pressions sous-jacentes influant sur les prix demeurent pratiquement inchangées.
Compte tenu de tous ces facteurs, la Banque a décidé de maintenir le taux cible du financement à un jour à 1 %. Cette décision laisse en place un degré de détente monétaire considérable, compatible avec l’atteinte de la cible d’inflation de 2 % dans un contexte caractérisé par une offre excédentaire importante au Canada. Toute nouvelle réduction du degré de détente monétaire devra être évaluée avec soin.