- Le marché des propriétés récréatives du Québec devrait enregistrer les plus fortes hausses de prix en 2022, soit 15 %, ex aequo avec le Canada atlantique.
- En 2021, le prix d'une maison unifamiliale dans les marchés récréatifs de la province a augmenté de 24,5 % par rapport à 2020, tandis que le prix d'une propriété située au bord de l'eau a grimpé de 26,4 % durant la même période
- La région de Bromont est celle où le prix médian d'une maison unifamiliale a augmenté le plus, soit de 56,3 % en 2021 comparativement à 2020
- La région de Papineau en Outaouais a observé la plus forte augmentation du prix médian des propriétés situées au bord de l'eau, grimpant de 34,6 % en 2021
- À l'échelle nationale, le prix de l'agrégat d'une propriété unifamiliale au bord de l'eau a bondi de 21,5 % en 2021 comparativement à la même période en 2020
D'après le Rapport printanier 2022 de Royal LePage sur les propriétés récréatives, le prix de l'agrégat d'une maison unifamiliale dans les régions récréatives du Québec devrait augmenter de 15 % en 2022, pour s'établir à 356 500 $, une hausse stimulée par l'offre insuffisante pour suffire à la demande. Bien que la majorité des restrictions sanitaires tirent à leur fin et que les Québécois reprennent de plus en plus leurs activités d'avant la pandémie, la demande immobilière continue de croître et devrait entraîner un marché printanier actif.
En 2021, le prix de l'agrégat d'une maison unifamiliale dans les marchés récréatifs de la province a augmenté de 24,8 % par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 310 000 $. Au cours de la même période, le prix de l'agrégat des propriétés au bord de l'eau a augmenté de 26,4 %, pour atteindre 421 000 $, tandis que celui d'un appartement en copropriété a grimpé de 5,5 %, pour se fixer à 270 000 $.
Selon Éric Léger, courtier immobilier agréé chez Royal LePage Humania dans les Laurentides, la croissance encore considérable du prix des propriétés récréatives dans la province en 2021 a continué d'être alimentée par une offre très limitée par rapport à la forte demande.
« Deux ans après le début de la pandémie, les scénarios d'offres multiples continuent d'être monnaie courante. Dans certains cas, les propriétés peuvent se vendre entre 100 000 $ et 125 000 $ de plus que le prix demandé, selon la région et l'état de la propriété. Rappelons qu'avant la pandémie, les propriétés de la région se vendaient rarement à un prix égal ou supérieur à celui de l'inscription. À l'aube du marché printanier, la demande de propriétés récréatives reste forte dans les Laurentides et dans tous les centres de villégiature de la province de Québec. Comme l'an dernier, la demande de propriétés au bord de l'eau devrait continuer à stimuler l'activité dans la région », explique M. Léger.
Parmi les régions récréatives à l'étude, la région de Bromont est celle où le prix médian d'une maison unifamiliale a augmenté le plus, soit de 56,3 % en 2021 comparativement à 2020 pour atteindre 625 000 $. Le manque critique d'inventaire et la proximité de Montréal comptent parmi les facteurs ayant fait grimper les prix des maisons dans la région. En Outaouais, la région de Papineau a de son côté observé la plus forte augmentation du prix médian des maisons unifamiliales situées au bord de l'eau, grimpant de 34,6 % d'une année sur l'autre, pour atteindre 350 000 $ en 2021.
Selon un sondage Royal LePage auprès d'experts en propriété récréative, 86 % des répondants du Québec ont affirmé que l'inventaire était plus faible cette année par rapport à l'année dernière, voire nettement plus faible selon 54 % d'entre eux. De plus, 68 % des répondants ont déclaré qu'au moins la moitié des propriétés vendues dans leur région se vendent au-dessus du prix demandé.
« Les acheteurs ont adapté leur mode de vie pour tenir compte des restrictions liées à la pandémie, et bon nombre de ces nouvelles habitudes demeureront, ajoute M. Léger. La nécessité de disposer d'un bureau à domicile continuera d'influencer les choix des acheteurs, et comme la pénurie de main-d'œuvre persiste, les employeurs devront faire preuve de flexibilité pour retenir les travailleurs et recruter de nouveaux talents. Tous ces facteurs sont susceptibles de contribuer au maintien de la forte demande sur les marchés de propriétés récréatives de la province. »
Parmi les facteurs pouvant nourrir la demande immobilière, une enquête de Royal LePage menée en 2021 auprès des baby-boomers a révélé qu'au Québec, 29 % des membres de cette génération ont déclaré qu'ils considéraient acheter une résidence principale au cours des 5 prochaines années. De ce nombre, 62 % ont indiqué envisager de s'installer dans une région rurale ou récréative, ce qui pourrait entraîner l'entrée d'environ 400 000 personnes sur le marché de l'immobilier récréatif au cours de cette période de 5 ans.1
« Dans les prochains mois, un facteur pourrait jouer un rôle dans le rééquilibrage de l'offre et la demande sur le marché immobilier récréatif : des hausses successives potentielles des taux d'intérêt », estime M. Léger. « Cela pourrait motiver des vendeurs à mettre leur propriété sur le marché afin de profiter des conditions de financement encore favorables aux acheteurs et tenter d'obtenir un retour sur investissement optimal. Parallèlement, la hausse de l'inflation qui se fait sentir sur le panier d'épicerie, l'essence et les produits de base, pourrait faire pression sur le budget discrétionnaire des familles, au moment où les voyages à l'étranger redeviennent possibles. »
Selon le courtier chevronné, bien que la population attende avec hâte la fin des mesures sanitaires, les besoins des Québécois en matière d'immobilier ont été radicalement transformés par la pandémie, puis accentués par la rareté de biens sur le marché, et ce, à long terme. Il anticipe que la demande immobilière persistera tout au long de 2022 dans les marchés de villégiature, et qu'elle sera soutenue en grande partie par un désir répandu chez de nombreux travailleurs de travailler à distance et de prioriser leur qualité de vie.