Malgré un léger repli de 2012 à 2016, les familles canadiennes sont plus susceptibles d'être propriétaires d'une résidence qu'elles ne l'étaient il y a 20 ans. Cependant, la proportion de celles ayant remboursé leur prêt hypothécaire a diminué, passant de 46 % en 1999 à 43 % en 2016, ce qui signifie qu'un plus grand nombre de propriétaires canadiens ont une hypothèque. Cette dernière tendance a été observée dans tous les groupes d'âge.
Par ailleurs, alors que la hausse des prix du logement a fait croître le patrimoine de nombreux propriétaires au Canada, les Canadiens ont aussi vu leur dette hypothécaire augmenter. De 1999 à 2016, la dette hypothécaire médiane des familles canadiennes, en termes réels, a presque doublé pour passer de 91 900 $ à 180 000 $.
Ces résultats sont tirés d'une nouvelle étude intitulée « Accession à la propriété, dette hypothécaire et types d'hypothèque des familles canadiennes », publiée aujourd'hui dans la publication Regards sur la société canadienne.
Fondée sur les données de l'Enquête sur la sécurité financière, cette étude examine les tendances en matière d'accession à la propriété, de dette hypothécaire et de types de prêts hypothécaires contractés par les propriétaires canadiens (taux fixe, taux variable ou une combinaison des deux).
La nouvelle infographie intitulée « Que savons-nous au sujet de l'accession à la propriété et de la dette hypothécaire au Canada? » est également accessible.
Moins de propriétaires ont remboursé leur hypothèque
En 2016, 43 % des familles canadiennes qui étaient propriétaires de leur résidence en avaient entièrement remboursé l'hypothèque. Il s'agit d'une baisse par rapport à 1999, alors que 46 % des propriétaires avaient remboursé leur hypothèque.
La proportion de familles ayant remboursé leur hypothèque a diminué pour tous les groupes d'âge, particulièrement dans le cas de celles dont le principal soutien économique était âgé de 35 à 54 ans.
Sans le vieillissement de la population, cependant, la diminution globale aurait été encore plus importante. Les familles relativement plus âgées sont plus susceptibles d'avoir entièrement remboursé l'hypothèque sur leur résidence, et les cohortes plus âgées forment maintenant une proportion plus importante de la population. Plus spécifiquement, sans le vieillissement de la population, la proportion de familles ayant remboursé leur hypothèque serait passée de 46 % en 1999 à 36 % en 2016.
Une hausse généralisée de la dette hypothécaire, soutenue par une augmentation des prix du logement et de faibles taux d'intérêt, est vraisemblablement à l'origine de la diminution de la proportion de familles ayant entièrement remboursé leur hypothèque.
La dette hypothécaire a presque doublé de 1999 à 2016
De 1999 à 2016, la dette hypothécaire médiane des familles canadiennes ayant une hypothèque a presque doublé, passant de 91 900 $ à 180 000 $ en dollars constants de 2016. Bien que l'augmentation se soit produite dans la plupart des régions du Canada, elle a été plus marquée dans les grandes régions urbaines du pays.
Le montant de la dette hypothécaire a augmenté parmi presque tous les groupes démographiques, particulièrement au sein du groupe d'âge moyen et chez les couples ayant des enfants. Chez ces derniers, la dette hypothécaire médiane a augmenté de 112 % au cours de la période à l'étude, passant de 96 800 $ à 205 000 $.
La dette hypothécaire a représenté 84 % de la hausse de la dette totale des familles canadiennes au cours de la période de 1999 à 2016. La dette à la consommation, qui comprend la dette sur les cartes de crédit, les marges de crédit, les comptes impayés et toutes les autres formes de dette, a représenté les 16 % restants.
La plupart des familles canadiennes ayant une hypothèque ont un taux d'intérêt fixe
Compte tenu de l'importance relative accrue de la dette hypothécaire des familles canadiennes, il importe également d'examiner la manière dont les Canadiens financent cette dette.
La majorité des propriétaires ayant une hypothèque sur leur résidence ont une hypothèque à taux fixe. En effet, en 2016, 74 % d'entre eux avaient un taux hypothécaire fixe tandis que 21 % avaient un taux variable, et 5 %, une combinaison des deux. Selon de récentes données publiées par Professionnels hypothécaires du Canada, ces proportions étaient respectivement de 68 %, de 27 % et de 5 % en 2018.
Ces résultats varient toutefois selon les caractéristiques familiales. En général, les familles ayant une hypothèque dont la période d'amortissement est plus longue étaient plus susceptibles d'avoir un taux fixe que les familles ayant une hypothèque dont la période d'amortissement est plus courte. Cette tendance pourrait s'expliquer par le fait que les personnes ayant opté pour une période d'amortissement plus longue pourraient vouloir plus de stabilité.
De plus, les familles qui avaient un budget familial étaient plus susceptibles de choisir un taux fixe, possiblement parce que les personnes qui respectent un budget préfèrent la certitude qu'apportent les paiements fixes effectués au fil du temps.