Selon la dernière enquête portant sur les résidences pour personnes âgées, menée par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), le taux d’inoccupation des places standards (places nécessitant moins d’une heure et demie de soins médicaux par jour) a peu varié au Québec en 2011; il s’élevait à 8,1 % en février, comparativement à 8,4 % à la même période en 2010.
« Le fait que le taux d’inoccupation soit demeuré stable malgré le ralentissement de la construction de nouvelles résidences témoigne du ralentissement temporaire de l’offre et de la demande dont nous avons souvent évoqué au cours des dernières années », affirme Kevin Hughes, économiste principal à la SCHL pour le Québec.
« Du côté de l’offre, on observe un ralentissement dans les registres des mises en chantier. Du côté de la demande, outre le phénomène de ralentissement démographique, l’augmentation constante de nouveaux produits substituts contribue aussi à maintenir les taux d’inoccupation à leurs niveaux actuels. Le marché locatif traditionnel et celui des appartements en copropriété offerts en location sont également en mesure de répondre aux besoins d’une certaine clientèle âgée, ce qui freine la demande sur le marché des résidences pour aînés », ajoute Kevin Hughes.
En 2011, le marché des chambres avec soins assidus s’est à nouveau resserré : le taux d’inoccupation, qui était passé de 11,7 % en 2009 à 7,1 % en 2010, est descendu à 2,8 % cette année. Ces places sont celles où les résidents reçoivent plus d’une heure et demie de soins médicaux par jour. L’enquête compte approximativement 5 000 places avec soins assidus, ce qui représente un peu plus de 5 % de l’univers d’enquête. Pour ce qui est du loyer moyen, il est estimé à 2 621 $.
Encore une fois cette année, les résultats de l’enquête sur le marché des résidences pour personnes âgées diffèrent grandement d’une région métropolitaine de recensement (RMR) à l’autre au Québec. Comme l’an dernier, c’est la région de Saguenay qui affiche le plus faible taux d’inoccupation des places standards (4,6 %) parmi les six RMR du Québec, et c’est celle de Gatineau qui est aux prises avec le plus élevé (19,3 %). Le résultat enregistré dans la région de Montréal s’apparente à la moyenne provinciale, tandis que Trois-Rivières et Québec se démarquent, avec un taux de 6,6 % et 6,2 % respectivement. Finalement, la RMR de Sherbrooke présente un taux de 7,0 % (voir tableau).
« Compte tenu de l’importance des réalités locales sur l’offre et la demande de résidences, ce phénomène n'est nullement surprenant. Par exemple, l’ouverture soudaine d’une résidence dans une région moins peuplée peut souvent faire monter fortement le taux d’inoccupation. Par ailleurs, les préférences des aînés d’une autre région en matière d’habitation peuvent limiter la demande, et par ricochet l’offre, de résidences», poursuit M. Hughes.
Estimé à 17,6 %, selon l’enquête de 2011, le taux d’attraction (qui mesure la proportion des personnes âgées de 75 ans et plus vivant en résidence) n’avait pas changé depuis l’année précédente. « Il sera important de suivre le taux d’attraction au cours des prochaines décennies, car il permettra d’évaluer à quel point la cohorte des baby-boomers est attirée par l’habitation en résidence », note M. Hughes.
Selon l’enquête de 2011, le loyer moyen d’une place standard dans une résidence pour personnes âgées se chiffrait à 1 466 $. Cette estimation est comparable aux loyers moyens des chambres avec pension ainsi que des appartements d’une chambre à coucher, segments qui forment une part importante du marché. Les appartements de deux chambres à coucher affichent un loyer moyen de 1 855 $ selon l’enquête de 2011. Avec un loyer moyen de 1 286 $, le segment des studios serait le plus abordable.
Au Québec, le marché des résidences pour personnes âgées est beaucoup plus développé que n’importe où ailleurs au pays. En effet, les plus de 92 000 places faisant partie de l’enquête 2011 constituent près de la moitié du total canadien. Même l’Ontario, dont la population de personnes âgées de 75 ans et plus est une fois et demie celle du Québec, en dénombre la moitié. « Plus encore, le taux d’attraction au (18 % au Québec, contre une moyenne de 5 % pour le reste du Canada).montre clairement la relative popularité de ce type d’habitation au Québec », conclut Kevin Hughes.
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