La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) a présenté le 26 novembre sa conférence annuelle sur les perspectives du marché de l’habitation à quelque 500 professionnels du secteur. Sous le thème « Des repères pour s’orienter », les conférenciers ont analysé l’état du marché immobilier dans le pays, la province et la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec, et ils ont parlé de ce qui façonnera le marché de demain.
Perspectives nationales
La SCHL s’attend à ce que le nombre total de mises en chantier d’habitations soit stable en 2014, puisque les facteurs fondamentaux, dont la croissance de l’emploi et la migration, continueront de soutenir le marché canadien de l’habitation.
Sur le marché du neuf, les constructeurs devraient cependant ralentir leur cadence de production, en attendant que les stocks de logements non écoulés, achevés et en construction diminuent. Sur le marché de la revente, les acheteurs ont été portés à devancer leur achat d’une propriété résidentielle et à utiliser un prêt hypothécaire pré-autorisé en raison de la récente hausse modérée qu’ont subie les taux hypothécaires. On s’attend à ce que les ventes de logements existants
augmentent à un rythme modeste en 2014, avec l’amélioration de la conjoncture.
Perspectives provinciales
Au Québec, la croissance de l’économie et de l’emploi, qui a été plutôt lente récemment, entraînera une baisse de la demande sur les marchés de l’existant et du neuf cette année. « La perte de vigueur du marché de la revente et du niveau relativement élevé des stocks de logements neufs, feront diminuer considérablement les mises en chantier d’habitations en 2013 », selon Kevin Hughes, économiste principal à la SCHL pour le Québec. Ceci étant dit, les tendances démographiques soutiendront la demande de logements jusqu’en 2014. À ce moment-là, les marchés de l’existant et du neuf seront tous deux soutenus par un raffermissement de l’économie et un resserrement du marché de la revente.
En 2013, les mises en chantier de maison individuelle seront affaiblies par la conjoncture et la détente du marché de la revente. Elles diminueront de 17,2 %. Pendant ce temps, les logements collectifs, qui sont en phase d’écoulement baisseront de 24,3 %. En 2014, le nombre de mises en chantier de maisons individuelles et de logements collectifs sera relativement stable (13 200 et 23 500 respectivement). La maison individuelle devrait cesser de perdre des parts de marché pendant que le segment de la copropriété continuera sa phase d’écoulement.
En 2013 les transactions sur le marché de la revente diminueront de 5,5 %. L’an prochain, lorsque les conditions seront plus propices à l’achat d’une habitation, elles recommenceront à croître. Une progression de 2,6 % est prévue en 2014. Moins de pressions se sont exercées sur les prix au cours des derniers trimestres, étant donné que la demande de logements existants s’est contractée et que l’offre a pris de l’expansion. Il devrait en être de même tout au long de 2014.
Comme le marché est plus équilibré, la progression des prix continuera de faiblir sur le marché de la revente en 2013. Le prix Centris® moyen atteindra 268 000 $ cette année et avoisinera 270 000 $ en 2014.
Perspectives régionales : RMR de Québec
L’an prochain, même si la demande d’habitations restera soutenue par la solidité de l’emploi, elle sera moins forte qu’au cours des dernières années. Par ailleurs, la région connaîtra une hausse de son bilan migratoire en 2014. Cette évolution favorable de la démographie alimentera la demande d’habitations et, plus particulièrement pour le marché locatif. L’an prochain, on s’attend à ce que les ventes Centris® progressent de 6 %, en regard de 2013 : celles-ci totaliseront ainsi 6 900 transactions. Ce niveau se situera néanmoins sous la moyenne des dix dernières années. Les conditions de marché demeureront plus détendues qu’auparavant, ce qui allégera la pression sur les prix. Le prix moyen Centris® des propriétés résidentielles augmentera de 3 % en 2013, puis de 2 % pour atteindre 271 000 $ en 2014.
Plusieurs facteurs militent en faveur d’un recul de la construction neuve cette année et l’an prochain : le ralentissement de la croissance de l’emploi, le vaste choix de propriétés résidentielles à vendre et la remontée graduelle des taux d’intérêt hypothécaires. Le marché du neuf s’ajustera donc au cours de l’horizon prévisionnel et les mises en chantier totales régresseront de 30 % en 2013 et de 11 % l’an prochain.
Québec et ses secteurs : des tendances diversifiées – RMR de Québec
Cette année, le ralentissement caractérisant le marché de la revente de maisons unifamiliales a touché de façon équivalente la zone centrale et périphérique, qui ont toutes deux enregistré un recul du nombre de ventes Centris®. Du côté de l’offre, la tendance à la hausse du nombre d’inscriptions Centris® s’est exprimée autant au centre qu’en périphérie. Ce contexte a permis aux conditions de marché de se détendre légèrement en 2013. En dépit cette détente, plusieurs
secteurs affichent toujours des conditions de marché relativement serrées et demeurent à l’avantage des vendeurs. Par ailleurs, la détente légère du marché a contribué à réduire l’ampleur des hausses de prix des maisons unifamiliales.
Sur les chantiers de construction résidentielle, la baisse de régime a affecté davantage la zone centrale. La construction de maisons individuelles, jumelées et en rangée a également suivi la tendance baissière, et ce, tant au centre, qu’en périphérie. Pour sa part, la construction de logements destinés à une clientèle locative traditionnelle a été dynamique en 2013 et presque tous les secteurs de la RMR ont enregistré une progression du nombre de mises en chantier.
Le ralentissement s’est également exprimé du côté du marché des copropriétés. Au chapitre de la revente, des reculs des ventes Centris® ont été enregistrés, et ce, tant au centre qu’en périphérie.
Pour sa part, l’offre de copropriétés à vendre a progressé partout. En conséquence, les conditions de marché se sont assouplies: le marché avantage désormais les acheteurs, et ce, partout sur le territoire. L’offre abondante de copropriétés à vendre a eu une incidence sur la construction, qui a ralenti. Depuis le début de l’année, presque tous les secteurs de la RMR ont enregistré un recul du nombre de mises en chantier de copropriété.